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 ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents

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Essylt E.-T. Hamilton
Essylt E.-T. Hamilton

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Messages : 361
Avatar : Amanda Seyfried
Bric-à-brac :
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Enfants couleur des temps sauvages
A quoi jouez-vous dans la cour
Qui portez des masques de velours
A l'enfer de votre visage
Vous tordez les bras les plus frêles
Faire mal est votre plaisir
Et vous hésitez à choisir
Où blesser est le mieux cruel
Louis Aragon

ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents 05.19
« We are such stuff as dreams are made on »
W. Shakespeare
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MessageSujet: ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents   ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents EmptySam 2 Aoû - 15:37

Essylt Tabatha Ellis Hamilton
Dreams&Ghosts ♔ Avec Amanda Seyfried
Paperasse inintéressante : Je m'appelle Essylt Hamilton. Je suis née de 23 mai 1990 en Caroline du Sud. Quand j'étais petite, je m'appelais Ellis Delacour, j'étais née de 16 novembre 1989 à Paris et morte le 20 mai 1998 à Détroit. Je vis à Boulder depuis moins d'un an, mais je dis partout que j'ai passé mon enfance dans une ville voisine et que je n'ai donc fait que revenir aux sources en me réinstallant ici l'année dernière. Officiellement, je travaille comme adjoint du Shérif de Boulder (Jayden Taggart). En réalité, je connais Jay' depuis bien plus longtemps, c'est mon coéquipier préféré. Officieusement, mon métier consiste à avoir beaucoup de noms et de dates de naissance différents, et de ne jamais m'embrouiller quand je raconte les anecdotes de mes différentes enfances heureuses au Texas, à Florence, ou à Berlin. Statut social et orientation sexuelle : J'ai été la petite-amie parfaite, la veuve éplorée, la jeune épouse adultère, quelque soit la couverture que l'on m'a assignée j'ai toujours bien joué mes rôles. En réalité, je suis surtout assez seule. Trois raisons de me détester : Vous ne saurez jamais me cerner, j'ai de bien meilleurs goûts vestimentaires que vous, et si je vous déplais vous avez le droit de garder le silence. Le truc qui fait qu'on craque pour moi : Je m'adapte exactement aux besoins de la situation immédiate ; si j'ai besoin que vous m'aimiez, vous allez m'adorer. Pour bien montrer que je n'ai rien à cacher, je peux me mettre à parler sans discontinuer de choses et d'autres en battant des cils à vous en assommer. Le pourquoi du comment je suis barjo : Je fais partie du groupe des D&G parce qu'en toute sincérité c'est celui au sein duquel je me sens le mieux. Je ne veux pas que l'on s'intéresse de trop près à moi, et forcément cela aurait été suspect que la petite nouvelle en ville intègre les W&L ou les T&G : dans le premier cas on aurait voulu me connaître en pensant que je cache quelque chose, dans le deuxième cas on aurait immédiatement eu peur de moi et tout le monde se serait méfié. Le plus important est que j'ai l'air inoffensive et sans histoire. Il fallait donc que j'affiche clairement une bizarrerie de mon caractère pour que l'on ne cherche pas plus loin. En même temps, pour être adjoint du Shérif, il faut être prise un minimum au sérieux, donc exit les G&N. Ne restait plus que deux groupes et le choix fut très vite fait. En tant que membre du groupe, je suis une D&G exemplaire : je participe à tous les bals organisés, je suis régulièrement volontaire pour aider à la confection de costumes d'époque et j'ai même un accord de principe avec le doyen de l'Université pour être la remplaçante officielle des professeurs d'Histoire en cas de besoin (j'ai passé l'agrégation en tant que candidat libre). Ma plus grande peur : Dans mon état, je peux espérer vivre jusqu'à l'âge de 35 ans, aussi cela fait-il longtemps que je ne redoute plus cette date d'expiration et que j'ai décidé de tout faire pour que ma courte existence serait plus utile au monde en peu de temps que la vie entière de certains êtres lambda. Je n'ai pas les craintes habituelles des gens normaux. Mais ma plus grande peur, ce serait de perdre ce qui me rend spéciale, et de devenir tristement inutile à l société et confondue dans le paysage. Vous comprendrez alors d'ici quelques lignes pourquoi je ne prends pas le traitement que je suis supposée suivre à la lettre... I know you love me : PV. Crédits : Tumblr.
Secret inavouable
Hormis le fait que ma vie est un mensonge tissé de longue date et que je suis en possession de pas moins de trois-cents objets de torture datant du Moyen Age (je suis une grande collectionneuse), je dirais que mon plus grand secret reste ma maladie : insensibilité congénitale à la douleur, ou analgésie congénitale. Je suis physiquement incapable de ressentir le moindre mal. Contrairement à ce que l'on pourrait penser (et à ce que je me fais croire), cela ne fait pas de moi une super-héroïne. Beaucoup de métiers me sont interdits (dont le mien) car ma vie est mise en péril du fait que je n'ai pas conscience d'être blessée si je fais une mauvaise chute ou si je prends des coups. La plupart des gens atteints de cette maladie meurent des suites d'une hémorragie interne à laquelle toute autre personne aurait facilement survécu en étant hospitalisé à temps. Ceux qui m'emploient sont très au courant de ma situation, ainsi que Noah, mon tuteur. Mais mon coéquipier, Jayden Taggart, n'en a pas la moindre idée pour le moment et j'aimerais qu'il reste dans l'ignorance. Comprenez que je suis une aubaine pour mes employeurs gouvernementaux : si quelqu'un de l'équipe doit être capturé et torturé par de quelconques ennemis, il vaut mieux que ce soit moi, car il n'y a aucune chance pour que je cède à la douleur. Avec moi, les secrets sont bien gardés. Cependant, comme je suis si précieuse, je dois m'astreindre à d'ennuyeux check up complets auprès de l'hôpital une fois toutes les trois semaines. En outre, on a découvert que ma maladie est due à une trop forte sécrétion d'endorphines de mon cerveau : aussi suis-je censée prendre de la naloxone pour espérer guérir partiellement, mais tout cela est très hypothétique, et, surtout, qui diable voudrait prendre des médicaments dans le but d'avoir mal ?
Le génie créateur
Hey, salut, habitants de BAD ! Moi c'est Vent Parisien et, dans la vie, je suis connue pour avoir soufflé un nombre incroyable de bougies, parce que j'ai déjà 22 ans. Avec ma soeur, nous avons créé ce forum déjanté dont le thème me tenait à coeur depuis longtemps... J'espère que vous vous y plairez tous beaucoup ! D'ailleurs, si dans la vraie vie je devais faire partie d'un groupe, je pense que je serais plutôt du genre des D&G, avec une petite pointe de W&L... Pour finir, comme j'ai super bien lu le règlement, dans un silence religieux et en prenant des notes sur un carnet, je peux vous dire que le code de validation est le suivant :Quand je m'auto-valide, je me sens puissante ! ^.^ Hé, psssst ! Tu sais quoi ? Si c'est un copinou à toi qui t'a donné l'adresse du forum, tu peux lui faire gagner des trucs trop cool en me disant son pseudo ! Wah, c'est génial ! Mais moi j'ai trouvé le chemin sans l'aide de personne, à bord de mon super carrosse cosmique !
 


Dernière édition par Essylt 'Bata' E. Hamilton le Ven 12 Sep - 11:06, édité 5 fois
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Essylt E.-T. Hamilton
Essylt E.-T. Hamilton

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MessageSujet: Re: ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents   ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents EmptySam 2 Aoû - 15:38

« De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles »
Histoire ♔ Parce que Shakespeare n'a qu'à bien se tenir !
« I'm your hell, I'm your dream, I'm a goddess on my knees ; when you hurt, when you suffer, I'm an angel undercover »

28 avril 2014.

 
Dans la demi-pénombre du salon, dont le silence ambiant n'était froissé que par le bruit régulier et rassurant de la pendule, près de la fenêtre, la jeune femme préparait soigneusement son rituel. Le diaphane de sa peau renvoyait au froid soleil du matin un éclat de pierre d'opale, seul point mouvant et lumineux dans cette pièce encore endormie. La scène prenait des airs de tableau de Rembrandt sorti de son cadre. Elle leva son verre à pied Pontarlier devant la lumière, y essuya une poussière avec un mouchoir brodé qu'elle sortit directement de son corsage, avant de reposer délicatement l'objet devant elle. Elle sortit ensuite d'un écrin couleur amarante une cuillère en argent, pointue et plate, finement ouvragée, ciselée de telle sorte qu'apparaissaient au centre de l'objet de très fins petits trous en forme de pétales. Après avoir mesuré quatre centilitres d'un liquide qui semblait tirer sa couleur de sa propre iris, elle posa la cuillère sur le dessus du verre et y plaça un caillou de sucre blanc qu'elle manipula avec une pince brillante. La jeune femme prit le temps d'observer cette artistique construction avant de rapprocher de son verre une fontaine à eau qui allait à présent inonder le morceau de sucre au goutte à goutte, très lentement, jusqu'à ce qu'il fonde et aille se diluer quelques centimètres plus bas, dans l'absinthe. En attendant que le processus advienne, elle alla se placer devant la fenêtre et présenta au jour un visage hermétique, ne semblant tirer de plaisir ni de l'air frais qui vint lui caresser la joue et jouer dans les plis de mousseline blanche de sa chemise de nuit, ni du paysage en floraison qui s'étendait sous ses yeux, offrant une superbe vue sur le jardin à l'anglaise dont monsieur Carhays était assez fier. Si son visage arborait les couleurs du printemps, ses pensées, elles, nageaient avec délectation à la surface de l'onde visqueuse de son âme. Elle se croyait volontiers empoisonnée. Sauf en présence d'un seul être au monde, qui la rendait inoffensive parce qu'il n'avait que faire de sa venimosité, qu'il avait même une façon narquoise de ne pas la prendre au sérieux. A côté de lui, elle se sentait parée d'ailes blanches, dont il lissait le plumage avec une tendresse qu'il n'avait que pour elle. L'homme fit d'ailleurs son entrée de son pas silencieux de sombre prédateur, précisément au moment où elle se retournait et soulevait son verre. Saisissant la cuillère par le manche, elle en plongea la pointe dans le liquide vert qu'elle mélangea vivement, produisant par ce geste de petits bruits cristallins, avant de porter l'objet à ses lèvres, où les arômes puissant de la plante, mêlés à quelques fins cristaux de sucre, s'imprimèrent vivement.
« Si tôt le matin ? », demanda-t-il simplement en l'embrassant dans les cheveux.
La jeune femme finit de passer le bout de sa langue sur la cuillère avant de lui répondre de façon laconique quoique quelque peu hérissée.
« Est-ce que je m'occupe du contenu de votre verre ? »
Noah l'observa par-dessus la coupe qu'il venait effectivement de se servir, qui contenait un liquide épais et tellement rouge qu'il paraissait presque noir.
« Alors à la vôtre », répliqua-t-il en affichant un sourire carnassier.
Ils burent tous deux en silence. Lui, assis dans un fauteuil club de cuir sombre, laissant apparaître de légères craquelures au niveau des accoudoirs, elle, debout, dans le contre-jour qui émanait de la fenêtre entrouverte, sa silhouette de danseuse en éclipse projetée sur le mur d'en face. Elle l'observait de loin, ou plutôt, elle observait la couleur du clair de jour contre sa peau hâlée, que l'on devinait tendue sur ses muscles durs, contemplation qui la laissa songeuse quelques instants, avant qu'elle se détourne, retrouvant sa mine d'indifférence habituelle en s'élastiquant du côté de la bibliothèque, son verre toujours à la main. Ses doigts frêles coururent sur les dos des ouvrages aux reliures foncées, mais elle ne lut aucun titre, son esprit progressivement envahi par une chaude sensation d'absence, de flottement. C'était comme d'avaler un nuage. Alors elle retourna dans le salon et prit la place encore chaude de Noah, qu'il avait désertée à l'instant, posant son verre sur la desserte à distance d'un bras, à côté d'une ancienne édition des Fleurs du Mal, ouverte sur un poème dont Essylt ne se risquerait pas à prononcer le nom aujourd'hui, préférant jouer négligemment avec le pompon soyeux du signet qui marquait la page. Près de son verre était posé celui de Noah. Elle observa par transparence de dessin de la lèvre inférieure du jeune homme, empreinte qu'il avait laissée sur le rebord, et d'où partaient plusieurs petites veines de liquide rouge, qui striaient l'intérieur de la coupe et s'écoulaient lentement vers le centre, jusqu'à nourrir le marécage asséché au creux du récipient. De là où elle était, elle entendait le bruit de l'eau qui coulait sur les parois de la douche. Elle finit son verre et se releva, un sourire vaporeux sur les lèvres et dans les yeux un éclat particulier, ses pupilles dilatées comme celles d'une panthère dans la nuit. Tout en marchant dans le couloir, elle abandonna par terre sa chemise de nuit, défit le laçage de son corset en s'arrêtant quelques instants devant un miroir, et poursuivit paisiblement jusqu'à la salle de bains, dont elle ouvrit la porte sur un nuage de vapeur d'eau.
« Qu'est-ce que tu fais, Essylt ? »
Dans son dos, elle referma la porte de la douche derrière elle, avant de contourner le jeune homme pour lui faire face, sous le jet d'eau.
« Ca se voit, non ? miaula-t-elle en souriant. Je réquisitionne la douche. Allez, dégage ! »
Elle le poussa doucement vers la sortie avant de se retourner vers le mur ruisselant. Elle l'entendit soupirer, probablement maugréer quelque chose d'un peu insultant comme un nom d'oiseau ou une méchanceté dans ce goût-là, mais il sortit somme toute docilement en s'entourant d'une serviette. Cela se paierait plus tard, à n'en point douter. Mais il savait qu'il devait être gentil avec elle, aujourd'hui. Aujourd'hui, ça faisait seize ans.
 
« On nous veut forfaits du combat, moi je veux me battre avec toi »

28 avril 1998.

 
Le garçon, mains dans les poches, traversait la cour, presque à reculons tant il redoutait la ligne d'arrivée. Il shoota dans un caillou qui alla cogner contre le tronc blanc desquamé d'un bouleau maigrelet. De loin, il repéra la petite fille, allongée sur le rebord d'un muret sur lequel ils avaient interdiction de grimper, ses longs cheveux blonds tout emmêlés de brindilles et d'agglomérats de poussières organiques, il devina le livre qu'elle lisait, les petites traces poisseuses qu'elle laissait sur le bord des pages, parce qu'elle avait décrété (et il l'avait suivie) qu'elle ne se laverait plus les mains jusqu'à ce qu'ils sortent d'ici. Quelquefois ils se faisaient réprimander et on les obligeait à garder une apparence de propreté extérieure, qui cependant ne passait pas l'épiderme, car au fond d'eux ils étaient deux sauvageons. Elle dut sentir qu'il l'observait, car elle tourna vers lui son joli minois en esquissant un sourire, mais celui-ci s'effaça vite dès qu'elle ressentit les émotions contradictoires du garçon. Elle retint un soupire et, sourcils légèrement froncés, retourna à sa lecture alors qu'enfin il l'accostait. Il la regarda longuement mais elle ne voulait pas tourner la tête vers lui. Il voulut lui prendre son livre mais elle le tint hors de sa portée en levant le bras, alors il l'attrapa par le poignet et tira fort, la faisant tomber par terre depuis le haut du muret. Elle ne se plaignit pas, se releva en silence, et ils observèrent l'un et l'autre son genou éraflé avec le même air de parfaite indifférence.
« Qu'est-ce que tu veux, Wat' ? Regarde, tu as abîmé mon livre. »
Elle soulevait l'objet dont la couverture tordue était marquée de petites rides en relief. Il ne réagit pas.
« Tu t'es lavé les mains », constata-t-elle avec cette fois dans la voix une pointe de reproche, et un léger tressaillement à peine perceptible, comme quand on trébuche mais qu'on ne va pas jusqu'à tomber.
Le garçon enfonça de nouveau les mains dans ses poches, d'où elles n'auraient jamais dû sortir.
« Je sais ce qu'il se passe. Tu n'avais pas besoin de venir. Pourquoi tu es venu ? Pourquoi ? »
Elle le regarda une seconde, avec dans les yeux énormément de mépris, le genre d'horrible mépris des enfants de moins de dix ans, le pire de tous. Et puis, elle s'avança vivement vers lui, se mit sur la pointe des pieds et l'attrapa par les cheveux, tirant dessus avec une vraie volonté de lui faire mal.
« Pourquoi tu es venu ? Pars ! Tu m'abandonnes ! Alors ne m'oblige pas à te regarder me tourner le dos. Dégage, j'ai trop envie de te tuer ! »
Il grimaçait mais ne disait rien. Il ne se souvenait pas du dernier jour où il avait prononcé le moindre mot. Même à elle, il n'avait jamais rien dit. Mais elle avait toujours tout compris, comme elle le comprenait maintenant, son cher Watson qu'elle avait elle-même baptisé, puisqu'il ne lui avait jamais dit son nom. Elle lui arracha une poignée de cheveux dont la majeure partie s'envola, portée par la brise froide du mois d'avril, mais dont certains éléments restèrent collés à ses doigts.
« Dégage, j'te dis ! », cria-t-elle, et sa voix partait dans les aigus les plus douloureux tandis qu'elle lui jetait le caillou qu'elle venait de se baisser pour ramasser au pied du tronc.
Elle rata sa cible alors qu'elle ne la manquait d'habitude jamais ; il savait bien qu'elle n'avait pas vraiment voulu l'atteindre par ce projectile, mais les mots, eux, par contre...
« Ne me touche pas, non, lâche-moi... je te hais, tu n'imagines pas ! »
Il s'était avancé pour la toiser, la dépassant d'une tête, et avait voulu la serrer contre lui pour qu'elle se calme, mais elle se débattait beaucoup trop. Alors il la fit tomber, ou plutôt il se laissa tomber par terre et l'entraina avec lui. Le choc fit hoqueter la petite fille, qui se tut quelques secondes en massant son coude sur lequel elle s'était réceptionnée. Quand elle tourna son visage furieux vers lui, il ne vit que les lames dans ses grands yeux verts. Elle ne lui ferait jamais croire qu'elle pleurait de s'être fait mal en tombant. C'était impossible. Elle roula sur le dos, allongée sur l'asphalte, regardant le ciel en étant sûre que le soleil ne s'y lèverait plus jamais, maintenant que Wat' s'en allait. Il avait été adopté. Il allait avoir une famille... peut-être même une sœur, se dit-elle en sentant sa gorge se resserrer jusqu'au bord de la suffocation. Il allait l'oublier. Le garçon se redressa sur le flanc, de son côté, pour se placer dans son champ de vision. Pressentant qu'elle allait tourner la tête de l'autre côté, il plaqua sa main qui sentait le savon sur sa joue et l'obligea à le regarder. Non, il ne l'oublierait jamais, mais la séparation, c'était une mutilation horrible. Elle l'attrapa par le col de sa chemise bien propre, qu'elle froissa entre ses petits doigts, qu'elle déchiquèterait en lambeaux si elle le pouvait. Il avait une mine concentrée qu'elle lui avait souvent vue mais qui aujourd'hui pouvait laisser penser qu'il allait saigner du nez tant il avait l'air de se faire violence intérieurement. Elle arrêta de pleurer, affichant une certaine inquiétude, presque adulte, et tendit la main pour lui caresser la joue. Mais il l'attrapa encore par le poignet et lui plaqua le bras contre le sol, méchamment. Elle ne dit rien et attendit. Au loin, les grandes personnes arrivaient, ils accouraient vers eux, il fallait se dépêcher. Le cœur de la petite fille battait vite, elle avait devant les yeux des étincelles bleues, mais elle le vit très distinctement se pencher un peu plus vers elle, et sa voix, oh, sa voix qu'elle n'avait jamais entendue, percée de douleur de toute part, rauque et désolée, elle était si puissante qu'elle prit presque forme humaine, lorsqu'il lui murmura :
« Ca me prendra peut-être quinze ans, mais je te retrouverai. »
 
« Mais surtout elle avait l'air douce, bienveillante et sereine, comme si elle n'avait pas renoncé ▬ à rien. Comme si elle avait jamais douté de la beauté du monde ni de celle des hommes. »

12 février 2014.

 
« Essylt... »
« C'est bon Jayden, je m'en occupe. Verrouille derrière moi. Eteins les caméras. »
Il n'aimait pas qu'elle soit exposée. Elle remarqua le pli au coin de ses lèvres bien dessinées, il ne se rendait pas compte qu'il faisait toujours la même tête quand ils en arrivaient là. Il avait l'habitude de la protéger. Mais il était un sniper, un tireur d'élite, il avait besoin d'une cible et de distances, d'une planque peut-être, de plein de trucs qu'il calculait bien à l'avance au millimètre près et dont elle ne s'occupait strictement jamais. Il était le machiniste et elle la vedette, lui dans l'ombre elle sous les projecteurs. Elle était meilleure au corps à corps et il le savait.
« Je suis juste là, en cas de besoin. Je vais nulle part. »
Elle lui sourit doucement, d'un sourire un peu bizarre parce qu'elle avait coincé un élastique entre ses dents, dont elle s'empara après avoir relevé ses cheveux en queue de cheval.
« Le mec est attaché, d'accord ? Allez bouge, laisse-moi entrer. Sinon c'est toi qui ira leur expliquer comment on n'a pas obtenu de réponse. »
Le jeune homme s'écarta finalement de devant la porte en tôle ondulée qu'il entrebâilla et referma derrière elle quand elle fut entrée. Elle accepta gracieusement les insultes en langue de l'Europe de l'Est dont elle fut criblée dès qu'elle apparut dans le champ de vision de son nouvel ami, assis sous les projections de lumière en grésillements d'une unique ampoule faiblarde au-dessus de lui. Elle tira une table montée sur des roulettes qui grincèrent lamentablement lorsqu'elle l'approcha de l'homme. Très tranquillement, sans lui lancer un regard, elle sortit d'un étui de cuir sombre plusieurs instruments anciens, qu'elle leva en fronçant les sourcils pour les observer à la lumière. Tout en les alignant sur le plateau métallique de la table, elle se mit à parler d'une voix douce dans la langue maternelle de son compagnon.
« Mon ami qui est derrière cette porte ne rêve que de vous tirer une balle dans chaque membre et de recommencer, jusqu'à ce que tous vos os soient perforés de trous de calibres différents et que la seule idée de la détonation vous torde les boyaux. Mon ami n'est vraiment pas très amusant. C'est un homme pressé, tandis que moi j'ai tout mon temps. C'est un homme qui ne prendrait aucun plaisir à vous entendre crier. »
Elle tourna vers lui son visage de poupée et lui jeta un coup d'œil entendu, dont la démence s'éteignit un battement de cils plus tard, avant qu'elle retourne paisiblement à ses occupations auprès de ses précieux jouets.
« Vous voyez, j'ai tellement de temps à perdre que je vais vous percer des trous dans tout le corps avec un ustensile très peu adéquat, puis utiliser vos boyaux pour vous pendre avec. Mais avant un petit quizz : devinez où ça va, ça ? »
Elle présenta devant ses yeux une antique poire d'angoisse dont elle actionna le mécanisme pour que les griffes d'acier s'ouvrent comme une fleur dont chaque pétale serait munie de crochets.
« Sachez enfin qu'à partir de maintenant c'est vous qui allez parler. Je n'ai pas l'habitude de questionner, car je prie toujours pour qu'il y en ait un qui me résiste vraiment. Je ne vous demanderai rien, mais vous me direz tout, hélas, car je ne crois pas que vous ayez assez de cran pour devenir mon compagnon de jeu préféré. »

[...]


« Gaspard Blunt ? »
« Oui. »
L'homme était professeur de psycho et docteur en criminologie à l'Université du Colorado. Il avait une drôle de façon de ne pas regarder son interlocuteur en face. Dommage, songea Essylt qui aimait les hommes sûrs d'eux, celui-ci avait une mine de chien battu parfaitement attendrissante mais qui ne fonctionnait pas sur elle.
« Est-ce que je suis inculpé ? », demanda-t-il doucement.
« Avez-vous fait quelque chose de mal, docteur ? »
« Pas que je sache. »
Essylt sourit et fit mine de prendre des notes, alors qu'en réalité elle gribouillait quelques dessins sur un carnet (qui prend encore des notes comme Sherlock Holmes, de nos jours ?).
« En réalité mon collègue vous a convoqué pour solliciter votre aide. »
Pas de réaction. Monsieur Blunt n'était pas quelqu'un d'expansif.
« Pour le moment monsieur Taggart fait face à un problème de circulation, poursuivit-elle, mais il devrait arriver d'ici une vingtaine de minutes environ. En attendant, je suis chargée de vous poser quelques questions préliminaires. »
Gaspard Blunt se racla la gorge et appuya au centre de ses lunettes pour bien les remonter sur son nez. Il avait un petit look d'intello de gauche vaguement bobo, mais chez lui rien n'était étudié, c'est certainement ce qui le rendait touchant.
« Sachez que nous traitons certaines affaires qui demanderaient votre expertise et dont la presse locale ne parle pas. Nous apprécierions que les journalistes restent toujours en-dehors de ces histoires. Nous l'apprécierions vraiment beaucoup. Vous comprenez, docteur ? »
Pour la première fois depuis un quart d'heure qu'ils discutaient, Gaspard croisa le regard d'Essylt. Elle lui sourit en creusant ses fossettes, mais ne prit pas la peine de dissimuler l'éclat un peu plus intense au fond de ses yeux, ce petit quelque chose de constamment instable au fond d'elle, imperceptible la plupart du temps, mais ce docteur Blunt... oh, il intéressait beaucoup la jeune femme. Parce qu'il était prof de psycho et docteur en criminologie et qu'il venait de croiser son regard. Il détourna la tête immédiatement mais elle savait qu'il avait compris. Il ne devait pas essayer de jouer avec elle, s'il tenait à rester en sécurité. Maintenant, elle aussi allait commencer à beaucoup intéresser Gaspard Blunt.
« Merveilleux ! se réjouit-elle. On va pouvoir parler de choses sérieuses. Un donut peut-être ? »
Elle poussa une boîte en carton glacé blanc ouverte sur des pâtisseries hautement caloriques et en proposa une au docteur, qui déclina cette proposition sans jeter un regard aux gâteaux. Essylt sourit de plus belle, parce qu'elle trouvait cela amusant de se faire passer pour une fliquette banale, tellement trop clichée qu'on la croirait sortie d'un téléfilm de qualité médiocre. Gaspard Blunt ne tomberait pas dans le panneau mais il ferait comme si. Parce qu'il savait qu'elle était une femme à qui l'on obéit.
« Et le ciel est venu manger dans ma main »

29 août 2014.

 
« Vous vous rendez compte que j'ai peut-être une côte fracturée ? Est-ce que c'est seulement légal de me retenir ici alors que je suis blessé ? »
La jeune femme haussa les épaules d'un air indifférent tout en croisant lascivement ses jambes fines.
« Vous savez, professeur, ce n'est vraiment pas malin de dire de vilaines choses à une dame. Surtout lorsqu'elle possède les clefs d'une geôle. Vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même. »
Elle chercha dans son vanity un pinceau à rouge à lèvres et commença à retoucher son maquillage en s'amusant à part elle de l'air désespéré de l'homme qui exultait derrière les barreaux du poste de police.
« Ainsi donc, vous dites que des hommes vous ont battu au milieu d'une ruelle d'Eastroad Deep et qu'ils vous ont appelé par le nom de Goodfellow. »
« Oui ! Pour la millième fois, je suis venu pour porter plainte ! »
« Hinhin, je vois. »
« Mademoiselle... »
« Madame. »
« ... je vous prie d'admettre qu'il n'est pas normal d'emprisonner la victime d'une agression. Tout cela n'est qu'un terrible quiproquo, je suis innocent ! »
Elle se releva en faisant la moue après avoir extirpé un flacon de parfum à poire du vanity.
« Approchez, je vous prie. Bien. Ouvrez la bouche. »
« Je vous demande pard... »
Elle pressa la poire en dirigeant le flacon vers le jeune homme pour lui vaporiser le visage. La réaction ne se fit pas attendre, il recula, cracha, pesta et toussa en jurant qu'il porterait plainte contre elle aussi.
« Je vous rappelle que je vous tiens déjà pour injure à agent public et qu'alors j'avais des témoins, tandis qu'à présent nous sommes seuls. Félicitations, vous n'avez pas de côté brisée, à propos. La douleur vous aurait empêché de tousser. La douleur vous aurait même empêché de marcher du quartier de Eastroad Deep à ici, d'ailleurs, si tel avait été le cas. »
« Donc vous venez de m'asperger de parfum pour le plaisir ? »
Elle lui glissa un gobelet en plastique contenant de l'eau à travers les barreaux en souriant en coin.
« Avouez que vous l'avez un peu mérité. »
Jude se saisit du récipient en pinçant les lèvres sans prendre la peine de la remercier, s'efforçant plutôt de lui lancer un regard foudroyant ayant pour but de la désintégrer en un milliard d'atomes de carbone, en vain. S'il avait été en possession de tous ses moyens, il aurait certainement admis qu'il avait été fort discourtois avec mademoiselle (quoiqu'elle en dise) Hamilton lorsqu'il était arrivé au poste de police. Il n'avait jamais aimé les membres Dreams&Ghosts, mais jusqu'à aujourd'hui il ne s'était jamais permis de laisser paraître explicitement cette aversion. Essylt lui proposa deux aspirines qu'il ingurgita avant de s'assoir sur la banquette en poussant un soupire à fendre l'âme.
« J'ai téléphoné à l'hôpital, October Taggart s'est portée volontaire pour venir vous examiner. C'est une Works&Live », ajouta-t-elle en lui adressant un regard chargé de sens accompagné d'une manière mignonne d'incliner la tête qui laissait supposer qu'elle était moins vexée que divertie.
« Je n'ai jamais voulu vous... », commença-t-il à maugréer.
« Offenser ? Bien sûr que si, voyons. Je vous dérange, et, sous vos airs guindés de play-boy reconverti en fils à papa, vous vouliez m'offenser. Me dégrader, même ! »
« Non, je... »
« Pour vous sentir supérieur. C'est pourquoi vous m'êtes intéressant. Ce désir de salissement, bien serré dans votre costume tout bien repassé, est extrêmement drôle à constater. Et parce que vous êtes amusant avec votre air piteux et enragé, je vais vous proposer un marché qui aura le double avantage de laver votre récent casier et de continuer de me divertir à vos dépends, cher monsieur Brighten... »

     
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Essylt E.-T. Hamilton
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Enfants couleur des temps sauvages
A quoi jouez-vous dans la cour
Qui portez des masques de velours
A l'enfer de votre visage
Vous tordez les bras les plus frêles
Faire mal est votre plaisir
Et vous hésitez à choisir
Où blesser est le mieux cruel
Louis Aragon

ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents 05.19
« We are such stuff as dreams are made on »
W. Shakespeare
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MessageSujet: Re: ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents   ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents EmptyMar 9 Sep - 0:19

Elviiie ! Viens par-ici me valider s'il te plait ! Préféré Oui
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Elvie S. Drew Turckham
Elvie S. Drew Turckham

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Fuck you.

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C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : «Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien.» Mais l’important, c’est pas la chute. C’est l’atterrissage.
(La Haine)



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MessageSujet: Re: ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents   ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents EmptyVen 12 Sep - 11:00

Vous avez appelé Elvie? Elvie débarque en moins de... hmh... trois jours. Sushi power
Bon, en même temps, c'pas si facile pour un super héro de se déplacer en sushi, quoi!

Et bien, je suis honorée de t'accueillir parmi nous! Oui
Ta présentation est genre, vraiment, ouah *Cassievoice*.  Bave partout

   

   
Félicitations, tu es validé(e) !
Bravo, tu as réussi haut la main la rude épreuve de la présentation et tu es maintenant un(e) habitant(e) de Boulder ! Puisque tu as choisi d'incarner un PV ou Scénario, tu gagnes 40 points, qu'une admin t'ajoutera très vite (en cas d'oubli, demande tes points sur ce sujet). Tu vas pouvoir dès à présent commencer à faire vivre ton personnage en lui trouvant des relations avec les autres, en faisant des demandes de RP, ou même en t'inscrivant à un RP d'intégration. Si tu as en tête un personnage bien précis pour tenir compagnie à ton chouchou, n'hésite pas à créer un scénario ! Mais avant tout, n'oublie pas de poster sur les sujets obligatoires dont les liens se trouvent ci-dessous. Encore merci de ton inscription, nous espérons que tu auras beaucoup d'amusement et d'inspiration sur BAD, et nous sommes fiers de pouvoir te dire : Félicitations, tu n'aurais pas pu tomber plus mal !
Passage(s) obligatoire(s) :
Tu dois immédiatement inscrire ton avatar au bottin pour éviter de te le faire piquer (ce serait dommage !). Voilà, c'est tout pour le moment... A toi la belle vie !
   
Un petit vote toutes les deux heures, s'il te plait ! *o*

   
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MessageSujet: Re: ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents   ESSYLT ♔ De cette fièvre romantique je rends la couronne à vos dents Empty

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