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 « Lie to me. » ▬ Théa

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Théophile P. Stuart
Théophile P. Stuart

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Tu le sais bien.
Je suis ignoble au fond.


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MessageSujet: « Lie to me. » ▬ Théa   « Lie to me. » ▬ Théa EmptySam 16 Mai - 23:20

« Pardon, j'ai sûrement mal entendu ? »
Aaron le regardait avec son air de jeune chien fou, les bras croisés sur sa chemise bien repassée assortie d'une veste de costume aux manches retroussées, le tout surmontant un pantalon beige de joli garçon bien élevé. Tous les W&L tâchaient de s'habiller en parfaits playmobils, mais personne ne le portait avec autant de classe et de détachement qu'Aaron. Même vêtu comme un fils de pasteur, le jeune homme avait l'air d'un diablotin monté sur ressort et échappé de sa boîte, mais avec le plus gentil sourire du monde. Il faisait de gros yeux devant Théophile parce que ce dernier n'arrêtait pas de grogner depuis qu'il l'avait traîné dehors. En arrivant devant l'écriteau serti dans une plaque de métal peinte en bleu turquoise qui indiquait en grosses capitales : WASH'N'DRINK - Soirée SPEED DATING, tenue correcte exigée, Théophile avait émis un râle moitié suffoquant moitié désespéré. Ca expliquait au moins pourquoi Aaron lui avait fait changer de t-shirt et mettre une veste avant de sortir --par contre il n'avait pas pu le convaincre de troquer ses converses en toile pour des chaussures de ville, faut pas abuser. Son petit frère menait depuis une semaine une sorte de mission commando ridicule pour sortir son aîné d'un état de morosité alarmant car pire que d'ordinaire. Il poussait la plaisanterie un peu loin au goût du diagnosticien. Celui ci enfonça sa main gauche dans la poche de son jean, appuyé sur sa canne de l'autre main.
« OK, là je crois qu'il est urgent qu'on aille te faire passer un scanner du cerveau. »
« C'est bon, arrête de faire le gros naze, ça va être marrant ! »
« Les chirurgies à cœur ouvert c'est marrant, les overdoses de Vicodin c'est marrant, les yeux des lémuriens sont marrants, mais un speed dating, c'est le contraire de marrant, c'est... »
« Bonjour monsieur, on est deux et on aimerait bien repartir à quatre, et voilà pour notre linge... ça c'est le t-shirt fétiche de mon frangin, si vous pouviez l'égarer par accident avant la fin de la soirée ça rendrait service à tout le monde. »
Le videur donna une pièce de plastique numérotée à Aaron pour qu'ils puissent récupérer leurs quelques vêtements à la fin de la soirée --c'était le truc de ce bar, pour entrer il fallait apporter des fringues à faire nettoyer, demandez pas pourquoi. Théophile claudiqua de mauvaise grâce jusqu'à l'entrée où une dame lui demanda son prénom pour l'inscrire sur une étiquette qu'il devrait coller sur son torse.
« Dites, elles sont où les serveuses ? Je vais avoir besoin d'un verre. »
« Le personnel habituel est de repos aujourd'hui. Les patrons voulaient que le Staff puisse assister à l'évènement. Il y a un buffet et du vin en libre accès au fond de la salle. »
« C'est bon tu as ton étiquette ? Bon, nous, on s'assoit, et c'est les filles qui tournent, chouette nan ? J'te dis à plus tard. Essaie d'être poli ! »
Aaron, surexcité, disparut à travers la foule, sans doute pour se choisir le meilleur fauteuil. Théophile fut tenté de tourner les talons et de franchir la porte en sens inverse mais déjà derrière lui une nouvelle flopée d'arrivants bloquaient la sortie. Les tables de deux étaient installées avec chacune un photophore coloré et des petits carnets. Théophile choisit celle qui était la plus près du buffet, à distance d'un bras du baril de vin. Quand tous les participants furent installés, une dame vint souhaiter la bienvenue à tout le monde et expliquer dans un micro le déroulement des évènements. Les hommes resteraient assis tandis que les femmes changeraient de table à chaque fois qu'une cloche retentirait, ce qui se produirait toutes les quatre minutes. A la fin, chacun rendra son carnet, avec le nom des personnes que l'on aimerait revoir : si la personne qui vous plait a elle aussi écrit votre nom sur son carnet, vous obtiendrez son numéro de téléphone, sinon, tant pis pour vous. En clair, tout ça était très protocolaire, très humiliant, et relativement ridicule. Il essaya de calculer approximativement combien de séquences de quatre minutes le séparaient de son bon vieux canapé quand la cloche retentit pour la première fois. Trop, beaucoup trop, quoiqu'il en soit. Il colla en soupirant son étiquette qui indiquait le prénom Nessous, et regarda sans joie la première participante s'asseoir devant lui.
« Salut, moi c'est Kitty ! »
« Ha, je suis désolé, mademoiselle, je ne peux pas sortir avec une femme dont la mère a permis que son enfant porte un nom de chat. »
«... et je travaille comme sage femme à l'hôpital de Denver, je rends visite à ma sœur ce week-end... »
« Hoho, mais c'est vous alors, la Rebecca du Medical Center of Aurora ! Votre ex travaille à Sainte-Lucie et il n'arrête pas de dire que vous l'avez trompé avec tout le service de pédiatrie. Entre nous vous êtes mieux que lui, vous avez eu raison de le plaquer... Ah bon c'est lui qui a rompu...? »
« Bonsoir, comment vous vous appelez ? »
« Je m'appelle X. Nessous X. »
Bon, il avait attendu tout ce temps de pouvoir faire cette blague, maintenant que c'était accompli, il se sentait prêt à mettre les voiles. Mais soudain, l'intérêt qu'il avait pour cette soirée passa de zéro à un, et puis de un à deux, quand une jeune femme longiligne aux yeux noirs comme une forêt dans la nuit vint s'asseoir devant lui. Bien qu'il ne faisait à priori pas grand cas des femmes participant à ce genre de soirée, celle-ci avait l'air au moins aussi extraterrestre que lui en cette circonstance. Alors elle devenait au moins un peu captivante. Il nota que l'homme le plus proche de lui regarda la nouvelle venue sans prêter aucune attention à Juliette --la fille à qui Théo venait de faire la blague du X-- qui avait pris place en face de lui. L'homme en question était du genre à dire qu'il avait quarante-sept ans alors qu'il devait en avoir cinquante-et-un, à ne pas assumer sa calvitie naissante qu'il camouflait en se faisant pousser une longue mèche de cheveux, aplatie sur le sommet de son crâne à l'aide d'une gomina qui sentait au moins aussi fort que son after shave --oui, parce que ces hommes là son in et disent after shave au lieu d'après rasage-- et à croire, enfin, que les femmes plus jeunes que lui aimaient les hommes riches qui pouvaient leur payer des vacances au Bahamas au mois de février --et qui par conséquent passent leur vie dans des cabines de bronzage sans comprendre que la marque des petites lunettes opaques autour de leurs paupières ne trompe personne. S'il n'agissait pas maintenant, ce serait avec cet homme que la jeune anonyme allait devoir s'adresser d'ici trois minutes et demi. Ce qui était intolérable.

Théophile se pencha par-dessus la table qui le séparait de la jeune femme et l'embrassa sur la joue doucement mais rapidement, avant de se redresser et de lui adresser un sourire qui devait tenir lieu de clin d'œil. Il était certain qu'elle avait remarqué le regard lubrique de l'homme sur elle. Elle le remercierait de la sauver si elle était un peu maligne, sinon elle lui enverrait sa main dans la figure et s'en irait --dans un cas comme dans l'autre, la suite des évènements serait plus divertissante que le début de soirée l'avait été.
« Bonsoir chérie », dit-il calmement.
Et comme le monsieur ne put s'empêcher de le regarder d'un air un peu surpris et un peu dépité, Théophile se tourna vers lui et lui donna une explication :
« Nous aimons bien refaire connaissance, ma fiancée et moi, dès que nous en avons l'occasion. Faire semblant d'être des inconnus ça entretient notre couple, que voulez-vous ! »
Ca devrait suffire à justifier le fait que Théophile ne laisserait pas partir la jeune femme à la fin des quatre minutes. L'homme eut l'air cruellement déçu, mais ne pipa mot. Théophile regarda sa "fiancée" droit dans les yeux. Il ne savait rien d'elle, mais il l'avait reconnue comme une compatriote : une exilée du monde des gens que les niaiseries n'amusent pas au royaume des célibataires en manque de romantiques platitudes et d'orgasmes tiédounets. Il ne savait rien d'elle, si ce n'est qu'à présent il voulait tout savoir d'elle.
« Alors... Vous passez une bonne soirée ? »

Spoiler:
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Théa Carrington
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“La nuit paraît courte dans le plaisir, les veilles semblent longues dans la solitude.

Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d’après nos actes.

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MessageSujet: Re: « Lie to me. » ▬ Théa   « Lie to me. » ▬ Théa EmptyDim 17 Mai - 19:13

« Lie to me. »
Théophile P. Stuart ∞ Théa Carrington

Alors qu'elle observait attentivement son reflet d'un œil agacé, Théa se sentit comme Bart Simpson à l'heure de la messe du dimanche, alors affublé de son plus beau costume : tous deux n'avaient absolument aucune envie d'aller poireauter sur une chaise pour écouter deux heures de conneries interminables, mais ils étaient piégés, dans l'obligation de s'y rendre. Lui, à cause de sa famille. Elle, parce qu'elle devait tenir son rôle de parfaite petite employée modèle et cela incluait de ne rater aucun événement du genre de ce speed dating. Elle grimaça légèrement. La simple pensée de ce mot lui donnait envie d'appeler Max pour lui dire que la police les avait finalement découvert et qu'ils devaient quitter la ville sur le champ. Fuir. Bon sang, voilà un mot qui lui était fort tentateur à cette heure-ci. Cependant, plus tentateur encore : le goût du risque et l'attrait de la grosse somme d'argent qu'elle empocherait si elle restait un peu plus longtemps à Boulder et, surtout, si elle réussissait à se mettre Trent Hardouey dans la poche. Ce qu'elle comptait faire dès ce soir si, comme elle l'escomptait, il se rendait à la soirée spéciale organisée par le Wash'n'Drink.

Elle se retint de soupirer et ordonna à ses lèvres de se mouver en un sourire convaincant, alors qu'elle examinait sa tenue une dernière fois. Pour l'occasion, elle avait enfilé une courte robe noire toute simple, moulant ses courbes avec distinction et sans tomber dans le vulgaire, et dont les épaules étaient dénudées dans le style Bardot – tout du moins, c'est ce que la vendeuse lui avait dit avec un petit air pincé qui indiquait à Théa qu'elle s'était coincée un balai à un endroit on ne peut plus intime. Des chaussures à talons noirs ainsi qu'une veste en cuir complétaient sa tenue. Et oui, elle avait pertinemment conscience qu'elle aurait très bien pu se rendre à un enterrement ainsi habillée, mais elle aurait tout de même été très chic. Elle accrocha à sa gorge dégagée un collier en or qu'elle avait dérobé à une vieille femme du Queens, quelques années plus tôt, puis glissa sa main dans ses cheveux pour donner du volume à se crinière. Cette fois, elle laissa lui échapper un soupir. Elle aurait vraiment été prête à promettre son premier né à Rumpelstiltskin pour enfiler un sweat et un jogging à l'heure qu'il était, mais malheureusement, le devoir l'appelait et elle ne pouvait pas se permettre le luxe de tourner le dos à ses obligations. Et dans ce cas... eh bien, elle était prête à jouer la comédie.

Du moins, c'est ce qu'elle avait pensé. Seulement, arrivée depuis un peu moins de vingt minutes, elle était déjà exaspérée et n'avait plus qu'une envie : retirer une de ses élégantes chaussures et planter le talon dans l’œil de l'homme à qui elle parlait et qui ne cessait de loucher dans son décolleté. Elle l'interrompit soudain : « James, vous m'avez dit ? ». L'homme hocha la tête avec un large sourire confiant. Elle jeta un regard aux alentours. Aucun collègue, pas de Trent : parfait. Elle riva de nouveau ses yeux sombres sur le dénommé James et lui offrit un sourire glacé : « Dommage que vous ne soyez pas aussi classe que votre prénom, sinon cette pseudo-conversation aurait vraiment pu ressembler à une conversation. ». La cloche sonna, lui évitant une réponse bafouillée et elle se leva pour changer de table. Parce qu'en plus, comble de tout, c'était aux femmes de s'occuper de tout.

Elle essayait vraiment, en vain. Quand un homme au corps de bobybuilder lui demanda d'une voix fière : « Est-ce que vous écrivez mon prénom ? Je suis flatté. », elle ne put s'empêcher de relever le nez du carnet qu'on leur avait distribué au début de la soirée et de lui répondre avec un air faussement contrit : « En fait... Non, je suis en train de dessiner une caricature du Cri. Vous savez, le tableau d'Edvard Munch. Vous ne connaissez pas ? Oh, et bien, c'est un peu mon état d'esprit actuel. ». Et la table suivante fut pire encore. L'homme ne cessait de critiquer les femmes qui avaient précédé Théa, la faisant bouillonner à petit feu, et lorsqu'il la complimenta - « Votre robe est superbe, elle vous va à merveille ! » - les mots sortirent d'entre ses lèvres sans même qu'elle ne puisse avoir une chance de les retenir : « Oh, vous trouvez ? C'est gentil. Je me souviens l'avoir achetée pour l'enterrement de mon père, mais ce jour-là, personne ne m'avait fait de compliments... ». Le bougre devint si pâle que Théa s'inquiéta de lui avoir provoqué une crise d'angoisse, mais il se contenta de suffoquer un peu et de balbutier quelques excuses qui la firent intérieurement mourir de rire. Si un jour elle recroisait son paternel et qu'ils arrivaient à avoir une discussion de plus de trois mots, elle lui raconterait ce moment avec délectation.

Elle craqua à la table suivante, quand l'homme lui demanda quels étaient ses revenus et son tour de poitrine. Elle serra si fort le verre de punch qu'elle tenait à la main qu'elle crut qu'il allait éclater. En réalité, elle se retenait de ne pas lui jeter son contenu au visage : après tout, elle aurait besoin de boire et, à défaut d'avoir une bouteille de whisky à portée de main, elle devrait se contenter du punch. Or, on ne jetait pas un précieux allié par agacement. Aussi, elle porta de grands yeux innocents sur lui, le captivant immédiatement, et elle lui demanda d'une voix qu'on aurait pu penser réellement intéressée, curieuse : « Excusez-moi, pourriez-vous m'épeler le mot ridicule ? ». L'homme eut un mouvement de recul et le sourire de Théa fondit comme la banquise sous le réchauffement climatique. « Parce que c'est ce que vous êtes. R-I-D... ». Elle ne put finir d'épeler le dit mot ; l'homme se leva brusquement de son siège et fit demi-tour sans demander son reste. Pauvre type. Aucune des jeunes femmes ne devaient avoir osé lui répondre, mais Théa avait de faux airs de timide demoiselle en détresse qui cachaient une personnalité cinglante et peu patiente. Le jour où on lui manquerait de respect sans qu'elle ne réagisse n'était pas encore arrivé. Bon, cette fois, c'en était trop. Elle allait faire une dernière table et si Trent ne se pointait pas dans l'intervalle, elle prendrait la poudre d'escampette.

Elle se leva, carnet dans une main et stylo tapotant sa cuisse dans l'autre, et se dirigea vers la prochaine table. Elle fit alors une découverte étonnante : l'homme qui s'y trouvait ne paraissait pas à sa place. Elle s'installa en face de lui et prit une seconde pour l'observer : l'inconnu était doté d'un visage agréable grignoté par une barbe naissante, de deux prunelles aussi sombres que l'obsidienne qui brillaient d'intelligence et d'impatience – se lanceraient-ils dans un concours pour savoir lequel des deux avait le plus envie de quitter les lieux ? - et de courts cheveux bruns dont quelques mèches retombaient sur son front. La première question qui lui vint en tête fut : bon sang, que faites-vous ici ? La deuxième fut : si je vous achète du pop-corn, voudriez-vous bien vous lever et venir vous enfermer avec moi dans la première salle de cinéma qui se présentera à nous ? Tout plutôt que rester ici à jouer les timides en face de ses collègues et les garces face aux malpolis. Cependant, elle n'eut pas le temps de poser la moindre question, car elle sentit qu'on la dévisageait. Elle tourna la tête et fut clairement abattue en constatant la tête de son futur beau-parleur qui possédait tout du genre d'hommes qu'elle ne pouvait pas supporter, ne serait-ce qu'une minute. Franchement, s'il continuait à l'examiner avec autant d'insistance, elle allait devoir lui signaler que les yeux se situaient au niveau du visage, non pas cachés quelque part dans sa robe, et surtout pas au niveau de son décolleté. Bon sang, qu'était-il arrivé aux gentlemans et à la bienséance ? Avait-il tous été éradiqués par l'ère du twerk ? Voilà une nouvelle qui était franchement abominable.

C'est l'heure d'y aller. Vraiment. Si tu cours, tu peux être en moins de dix minutes installée dans une salle obscure, lunettes 3D sur le nez. Alors, cours, Théa, cours si tu tiens à ta santé mentale. Néanmoins, si elle pensait réellement à enlever ses talons pour ne pas être dérangée par une ruelle pavée malvenue lors de sa course, elle n'eut pas le temps de mettre son plan à exécution. L'inconnu qui lui faisait face se pencha et plaqua un baiser rapide sur sa joue. Elle se raidit légèrement mais étant habituée aux imprévus, elle ne montra rien de sa surprise et se tourna vers lui avec un léger sourire. « Bonsoir chérie », lui dit-il ensuite comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Oh, le petit malin... avait-il senti les vagues de détresse qui suintaient de sa peau par vagues ? En tout cas, la main secourable qu'il lui tendait était apprécié. Elle ne répondit pas, mais se détendit un peu dans sa chaise, allant même jusqu'à prendre plaisir de la mine déconfite de l'autre homme lorsque l'inconnu lui confia : « Nous aimons bien refaire connaissance, ma fiancée et moi, dès que nous en avons l'occasion. Faire semblant d'être des inconnus ça entretient notre couple, que voulez-vous ! ». L'amusement renversa son agacement, prenant le dessus, et elle laissa son sourire s'élargir alors que son inconnu de sauveur plantait son regard sombre dans le sien. « Alors... Vous passez une bonne soirée ? ». Elle eut un petit rire sarcastique et leva un sourcil dubitatif. « Vraiment ? Parmi toutes les questions que vous auriez pu choisir, c'est celle-ci qui a votre préférence ? ». Elle se redressa et se pencha un peu sur la table, posant ses mains liées devant elle. « Celle qui me vient en tête, personnellement, serait plutôt : comment en êtes-vous arrivé ici ? Sans vouloir vous complimenter, vous n'avez pas l'air d'être le genre d'hommes qui a besoin d'un speed dating pour rencontrer des femmes. Ou pour prendre leurs mensurations, selon le choix de certains. », précisa-t-elle en laissant couler un regard sévère vers leur voisin, qui n'osait plus jeter de coups d’œil vers eux. Elle eut un mince sourire et braqua de nouveau toute son attention vers l'inconnu. La cloche sonna à cet instant, mais elle fit mine de rien : il leur faudrait un pied de biche pour la déloger de sa chaise à présent qu'elle avait trouvé une personne un brin intéressante. Et puis, elle ne voulait pas partir avant de savoir la date qu'ils avaient choisi pour leur mariage, bien sûr.

Elle sourit et ajouta : « Alors, dîtes-moi tout, mon cœur. ». Elle avait ajouté ce surnom dégoulinant de mièvrerie non seulement parce qu'ils étaient sensé être un couple jouant aux inconnus, mais également parce que le prénom affiché sur le badge qu'il arborait ne devait probablement pas être le bon. Ce qu'elle ne se retint pas de lui faire savoir : « Et entre nous, il est hors de question que je vous appelle Nessous. Même si par un quelconque malheur, c'est bel et bien le prénom qui vous a été attribué à la naissance, je m'en voudrais toute la soirée de vous rappeler une telle cruauté de la part de votre mère. ». Sur ce, elle se recula légèrement et attendit avec impatience d'en savoir un peu plus sur son fiancé.
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MessageSujet: Re: « Lie to me. » ▬ Théa   « Lie to me. » ▬ Théa EmptyVen 19 Juin - 22:36

Derrière la nouvelle venue, un peu en diagonale sur la droite, Théophile pouvait observer le visage rayonnant de son chenapan de frère qui avait certainement déjà conquis le cœur d'une demi-douzaine de filles. Il voyait d'ici la miss à sa gauche, à la table d'à côté, le regarder avec envie. Nul doute que son nom ornait chacun des carnets des demoiselles qu'il avait rencontrées jusque là. Aaron inspirait la confiance aussi instinctivement que Théophile excitait la morosité. Le diagnosticien se pencha en pointant du doigt la table de son frangin, quand sa nouvelle compagne lui demanda comment il avait atterri ici. Il l'incita par ce geste à tourner la tête.

« Vous voyez ce jeune voyou avec son air ravi ? C'est mon petit frère. De sa faute si je suis là. Il croit que je suis malheureux et qu'il a le devoir de me sauver de moi-même. C'est drôle non ? »

Il scruta le visage de la jeune femme, même s'il s'attendait assez peu à la voir rire à gorge déployée. Il s'attardait surtout à définir la teinte de noir de ses yeux. On discernait à peine la prunelle de l'iris, sous cette ambiance tamisée adroitement étudiée par quelque décoratrice d'intérieur embauchée pour l'occasion. Du reste il supposait qu'elle avait bien fait son job —la décoratrice— parce que, s'il n'était pas immunisé contre le rose foncé sur noir brillant, il se sentirait franchement mal à l'aise. Rien de mieux pour donner envie aux gens de repartir vite main dans la main que de leur faire comprendre qu'ils ne sont pas à leur place dans cet univers mixé entre le style girly et restaurant chinois parisien. Théophile préférait les espaces un peu vide, bien rangés, pas glacés parce que de préférence il aimait les matériaux chaleureux comme le bois plutôt que des carrelages impersonnels, et les petites pièces plutôt que les grandes, mais quelque chose de plus propre, qui ne contraignait pas le regard à buter sur des éléments hétéroclites comme c'était le cas ici. En gros, il n'aimait pas que les yeux de son interlocuteur viennent à voleter autour de lui sans but et sans attention. Ca serait certainement intéressant qu'il dise ceci à sa belle amie : "J'aime être l'élément principal d'une pièce", ça lui permettrait d'apercevoir tout de suite son côté narcissique et trop franc. Mais la jeune femme devait être attentivement étudiée avant qu'il ne lui dise quoique ce soit d'important. Ces yeux uniformément noirs faisaient mine d'absorber chaque coin d'ombre de la pièce pour alimenter leur couleur. Ca lui donnait l'air d'une créature surnaturelle échappée d'un rêve, avec un certain pouvoir magnétique. Oui c'est ça, elle avait l'air trompeusement humaine, peut-être hybride, avec quelque chose de la sirène. Le voilà qui s'égarait dans les méandres de ces deux yeux qui battaient avec la régularité d'un tic tac de métronome en tempo largo. Tout paraissait si bien maîtrisé chez elle qu'il était sûr que les mouvements de son cœur suivaient eux aussi ce même rythme lent d'animal de sang froid.

« En effet. »

Il répondit simplement, avec un petit temps de retard et un sourire énigmatique tout en retenue, sans lui indiquer s'il répondait ici à sa supposition quant à sa capacité de sortir avec des femmes ou bien à la facilité avec laquelle il devait pouvoir estimer leurs mensurations. S'il voulait, il pouvait. Ce dont Aaron cherchait à le sauver, c'est qu'il ne voulait pas. Justement. Mais la dame n'avait pas besoin de savoir cela —ou l'avait-elle deviné ? Il perçut le regard chargé d'éclairs qu'elle lança à sa droite, c'était un authentique cataclysme silencieux jeté sur l'homme grossier qui avait osé la lécher des yeux. Ca le fit rire sous cape, et il inclina la tête pour tenter de capter de nouveau son regard assombri. Elle n'avait pas à se focaliser sur ce goujat. Non qu'il n'en était pas un lui-même : au moins l'était-il avec style.

« Me parlerez-vous de la grande hypocrisie des dames ? Vous n'aimez pas qu'on vous demande vulgairement ces choses, mais savoir qu'on a l'œil et qu'on se tait vous satisfait, au fond, n'est-ce pas ? »

Impossible de ne pas apprécier d'être admirée. Admirée, non point prise pour une sucette derrière une vitrine de boulangerie. Il la contempla quelques secondes par-dessus son verre avant de terminer le contenu de celui-ci. Et puis il lui sourit d'un air pétillant. Elle savait que sa robe laissait parfaitement calculer ses cinquante-sept centimètres de tour de taille et que ce collier en or scintillait juste au-dessus d'un doux arrondi que l'on devinait plus qu'on ne le voyait. Les femmes savent, veulent que l'on remarque, mais font comme si de rien était. Cette fausse ingénuité est certainement l'artifice qu'elles ont de plus délicieux. Et celle qui excellait par-dessus toutes dans cet art de la dissimulation-suggestion, c'était cette mijaurée d'Imke Altmann... pardon ? Que venait faire cette blonde dans ses pensées ? Il se leva et fit un pas de côté pour se rapprocher du buffet. Le temps qu'il choisisse une bouteille à annexer, l'image de la Altmann avait disparue hors de sa tête. Il se rassit en face de sa camarade de triste soirée, un peu lointain mais continuant de sourire.

« Il est vrai que j'aurais pu choisir une meilleure question d'introduction. Celle-ci vous agréera peut-être mieux : puis-je vous resservir, très chère ? »

Il tenait la bouteille en suspend, inclinée au-dessus du verre de la demoiselle dans l'attente de son ordre ou de son refus. Bizarre. Cet effet qu'elle avait sur lui. Il se sentait à l'aise comme s'il la connaissait de longue date. Il avait envie de la taquiner, de la cerner, de lui mentir et qu'elle le sache, et même, encore pire : de lui dire la vérité, juste pour la faire rire. Qui était-elle ? Pourquoi ce pouvoir ? Comment éprouvait-il presque de la s-y-m-p-a-t-h-i-e pour cette étrangère ? Ca devait être parce qu'il la trouvait belle. Il était important que ça soit juste ça. Juste l'envie de la séduire parce qu'il sentait qu'elle trouverait ça amusant et que ça le désennuierait. Surtout que ça le désennuierait. L'ennui c'était le plus grave. Il frotta machinalement le bout de ses doigts contre le piquant de sa barbe naissante avant d'appuyer son coude sur la table et son menton dans sa main, un peu avachi mais pas sans distinction, limite Penseur de Rodin.

« Bien que je vous imagine volontiers réciter des incantations vaudou pour punir les hommes impudents, et partager votre temps entre la confection de poupées et la préparation de sortilèges, je souhaiterais vous demander ce que vous faites de vos journées... quand vous n'insultez pas la défunte mère d'un pauvre orphelin que vous venez à peine de rencontrer, je veux dire. »
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